VIII. Les relations avec l'extérieur

 

Depuis le Moyen Age jusqu'à l'introduction de la voiture automobile au Liban, la route Tripoli-Damas passait par Hadeth. La voie carrossable de la Trouée de Homs en a détourné le gros trafic routier et lui a fait perdre l'aspect de petite cité relativement plus importante et plus vivante qu'elle n'est à l'heure actuelle.

La piste séculaire est toujours en bon état, toujours pratiquée par les chameliers de la Békaa ou les muletiers du Koura et du Jobbé. On les voit, par bandes ou caravanes, traverser, par les claires nuits d'été, les hauts plateaux dans les deux sens et relier ces régions plus ou moins différentes, mais obligatoirement complémentaires au point de vue économique.

Le chrétien du Koura ou du Jobbé vend les fruits, le savon, des chaussunres, des bagatelles au chiite de la Békaa, alors que ce dernier transports le blé, le ma&iulm;s, la tentille, l'orge, la vesce et la gesse, à l'autre face du pays d'où il revient chargé de poutres en bois de cèdre pour la charpente de sa demeure.

Ces échanges avec la Békaa sent limités aux quelques mois d'été. L'importance des produits échangés diminue tous les ans depuis le développement du réseau routier et la possibilité d'atteindre Beyrouth et les grandes villes bien plus facilement que Hadeth...

En dehors de son cadre local et de ses domaines, Hadeth est en relation avec les villes de Tripoli et de Beyrouth bien plus qu'avec le reste du pays. Les achats les plus importants, les procès les plus graves, l'hospitalisation des malades, les opérations chirurgicales ... se font dans l'une on l'autre de ces deux villes. Hadeth est à 39 km de Tripoli et a 128 de Beyrouth.

Le transport se fait uniquement en taxi, autocar on camion. La route est en excellent état depuis 1950. La voiture met environ une demi-heure pour descendre de Hadeth à Tripoli et 45 minutes pour remonter à Hadeth. Elle met entre une heure et demie et deux heures pour atteindre Beyrouth.

Le taximètre n'a pas encore fait son apparition dans le pays. Cela donne lieu à de nombreux débats entre voyageurs et chauffeurs. Certains parmi ces derniers cèdent souvent à la tentation d'abuser quand ils pensent que leur client ignore le prix habituel des parcours.

Le nombre des voitures en service est variable. Hadeth n'a que trois taxis qui travaillent toute l'année. Par contre, les véhicules des villages du Jobbé y passent matin et soir. Les Hadethins n'ont pas grande difficulté à aller à Beyrouth ou à Tripoli, pourvu qu'ils prévoient leur voyage au début de la matinée.

Les voyages vers la capitale ou vers les différentes villes du littoral sont fréquents à cause de la centralisation, encore très poussée au Liban. Il n'y a au Jobbé qu'un seul tribunal de première instance établi à Bécharré, à 13 km à l'est de Hadeth. L'hôpital le plus proche se trouve à Tripoli et la première pharmacie à Kosba à mi-chemin de cette dernière ville. Il est vrai que l'état de santé de la population n'exige pas des soins tout particuliers et qu'un hôpital, établi au Jobbé, il y a quelques années, a dû fermer ses portes faute de malades.

Les médecins de la région, en particulier celui de Hadeth, se trouvent amenés à traiter les cas graves par des procédés d'urgence où le courage supplée l'équipement technique et à la spécialisation. L'accouchement se fait à domicile avec l'aide d'une vieille femme dont l'expérience s'est faite pendant des décades. Le docteur n'est appelé que pour les cas difficiles.